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Mauritanie : Lutter contre la chronicité

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Les chocs climatiques fréquents et la grande vulnérabilité de la Mauritanie font que des centaines de milliers de personnes subissent chaque année les conséquences douloureuses de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. 57 000 réfugiés du Mali sont confrontés à une longue lutte pour survivre sans espoir de rentrer bientôt chez eux. Les acteurs qui mettent en œuvre des activités humanitaires et de développement travaillent ensemble pour renforcer la résilience par l’innovation et des solutions à long terme. Le moment est venu de briser le cycle et d’aider les gens à redéfinir leur avenir.

DES ANTÉCÉDENTS DE CHRONICITÉ ET DE CHOCS RÉCURRENTS

La population mauritanienne s’efforce de résister chaque année aux conséquences de vulnérabilités prolongées, ponctuées d’années de pics paralysants qui déclenchent des besoins humanitaires critiques.
Alimentée par un environnement naturel difficile, la sécheresse est une menace récurrente qui entraîne une insécurité alimentaire chronique, la malnutrition et la fragilité des moyens de subsistance.

Les précipitations n’ont cessé de diminuer depuis les années 1950, et l’eau se retire de plus en plus profondément sous terre. Classé 23ème pays le plus vulnérable au changement climatique dans le monde2 , les risques naturels sont des défis à long terme qui génèrent des besoins à longue échéance.
La Mauritanie lutte toujours pour se remettre de l’une des plus grandes crises alimentaires mondiales qui a fait des ravages au Sahel en 2011 et 2012. En 2017, le pays a été frappé par une grave sécheresse et confronté à une période de soudure exceptionnellement longue, épuisant les mécanismes de survie des communautés vulnérables. Plus de 550 000 personnes ont été plongées dans la crise alimentaire et 124 000 ont été touchées par la malnutrition en 2018.

DANS UN ENVIRONNEMENT COMPLEXE

La Mauritanie est touchée par les défis qui se posent au Sahel, en particulier la persistance du conflit au Mali voisin. Les 57 000 Maliens qui ont fui en Mauritanie ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre. En outre, selon des sources gouvernementales, près de 7 000 migrants sont arrivés à Nouadhibou pour la seule période de janvier à juillet 2018. Compte tenu de ces éléments et d’autres facteurs de complication, la Mauritanie est incluse dans le Plan d’appui des Nations Unies pour le Sahel dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS).
Pour aggraver ces problèmes, la population devrait doubler d’ici 2039, avec un accroissement démographique de plus en plus important des jeunes et des options de subsistance limitées. Avec des milliers d’enfants hors de l’école, les jeunes à la recherche d’opportunités peuvent être exposés à des risques de radicalisation.

UNE ANNÉE DIFFICILE À VENIR

De nouvelles pressions sur la sécurité alimentaire et la nutrition sont attendues en 2019. Les années successives de déficits de biomasse3 , de faibles précipitations et de mauvaise répartition des pluies ont mis à rude épreuve les ressources et la résilience et épuisé les actifs. La Mauritanie pourrait ainsi être confrontée pour la deuxième année consécutive à une période de soudure pastorale précoce4 . En effet, même si certaines régions ont bénéficié d’une pluviométrie moyenne et mieux répartie que l’année précédente, la situation demeure néanmoins difficile pour certaines zones au sud-ouest marquées par des pauses prolongées.
D’importants déficits de biomasse sont observés dans le nord du Trarza, le nord du Brakna, le nord de l’Assaba, le nord-est du Gorgol et le nord du Tagant.